90 trésors culturels retrouvent le Gabon : la restitution PAUL BORY, un tournant mémorable.

Le Gabon vient de vivre un moment historique avec la récupération officielle de 90 biens culturels appartenant à la collection de Paul Bory, un ancien collectionneur privé français installé dans le pays pendant plus de six décennies. Cette restitution, intervenue le 21 mars 2025 à Sanremo, dans le sud de l’Italie, où réside désormais le donateur, constitue l’aboutissement d’un long processus diplomatique et culturel. Le Ministre de la Culture et des Arts, Dr Armande Longo Épouse Moulengui, mandatée par le Président Brice Clotaire Oligui Nguema, a mené à bien cette mission délicate, scellant ainsi un accord dont les prémices remontent à plusieurs années.

L’importance de cette restitution ne saurait être sous-estimée. Il s’agit, à ce jour, du rapatriement le plus significatif de biens culturels gabonais depuis l’indépendance du pays en 1960. Les objets concernés, acquis par Paul Bory au cours de ses 64 années passées au Gabon, revêtent une valeur à la fois artistique, historique et symbolique. Arrivé en 1957 à l’âge de 22 ans, ce passionné d’art africain a rassemblé une collection précieuse, qu’il a finalement choisi de restituer volontairement à l’âge de 92 ans. Ce geste témoigne d’une reconnaissance de l’importance de ces artefacts pour le patrimoine gabonais et s’inscrit dans un mouvement plus large de retour des biens culturels africains, encouragé par des initiatives telles que le rapport Savoy-Sarr en 2018.

La restitution de la collection Bory ouvre de nouvelles perspectives pour la valorisation du patrimoine gabonais. Ces œuvres, une fois rapatriées, pourraient rejoindre les fonds du Musée national des Arts et Traditions du Gabon ou faire l’objet d’expositions itinérantes, contribuant ainsi à la réappropriation culturelle et à l’éducation des jeunes générations. Au-delà de l’aspect symbolique, cette opération renforce également la position du Gabon dans les négociations internationales sur la restitution des biens culturels, lui permettant d’affirmer son engagement en faveur de la protection et de la récupération de son patrimoine dispersé à travers le monde.

Cet événement marque donc une étape majeure dans la politique culturelle gabonaise, tout en posant les bases d’une réflexion plus large sur la conservation, la numérisation et la mise en valeur des trésors artistiques du pays. Il reste à présent à définir les modalités de conservation et d’exposition de ces pièces, afin qu’elles puissent pleinement retrouver leur place dans l’histoire et la mémoire collective gabonaise.

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